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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 00:00

Axel Kahn, marcheur allègre dans une France en "récession" 11.8.2013

 

LE PODCAST de l'EMISSION DES GRANDES GUEULLES DU 5.8.2013

 

SUD-OUEST 3.8.2013 LE MOT "FIN"

Axel Kahn a écrit le mot « fin » à son périple

 

Axel-Kahn pics 390

8 MAI :

AU PAYS DE LA PIERRE BLEUE.

Les Ardennes françaises forment un curieux diverticule qui pénètre en Belgique le long de la Meuse. Le socle géologique ardennais est très ancien, il constitue un massif forestier dense, peu pénétrable, sinon le long de vallées profondes dont celle de la Meuse constitue bien sûr la principale zone d'activité et d'habitation, presque la seule. Sur les pentes de sa vallée, de Habes-Fumay où je suis ce soir à Givet, de nombreuses carrières de "pierres bleues" étaient exploitées, ainsi que certaines d'ardoise. Cette roche calcaire est très dure et donne un cachet particulier à l'habitat de toute la région. Les demeures l'utilisent souvent avec des motifs de brique qui donnent au façades un aspect de marqueterie des plus élégants. Demain, direction Nouzonville en piquant droit dans la forêt via les Hauts Buttés et le Roc de la Tour. 

 

Au point de vue du temps, le départ de Givet ce matin était d'une remarquable et étonnante limpidité. Cela ne pouvait pas durer, et ne dura pas. Cape et guêtres de rigueur de midi à l'arrivée, picnic sous la pluie. Je m'y attendais et m'étais fortifié l'âme dans la perspective des longues marches bien arrosées. Je sens que j'ai eu raison et que je ne serai pas déçu.

 

Axel Kahn, Haybes, le huit mai 2013.

 

10 MAI :

UN PAYS DE SPLENDEUR, DE TRADITIONS ET DE LÉGENDES...D'ANTAN.

Après deux jours à parcourir de part en part le massif ardennais, j'en conserverai le souvenir d'une sauvage beauté de sa forêt omniprésente et aujourd'hui largement déserte, de son haut plateau spongieux sur lequel s'ébattent, peu dérangés, des animaux nombreux (grands cervidés, sangliers, renards, oiseaux divers, salamandres, tritons et sans doute bien d'autres que je n'ai pas vu), plateau qui en ce mois de mai ruisselait de toutes parts, ou les bottes, voire les échasses eussent été des plus utiles. Les ruisseaux sont innombrables, ils entaillent parfois le socle ardennais qui date de l'ère primaire, a été ébrasé puis re-soulevé lors du plissement alpin, en vallées escarpées elles aussi délaissées à quelques exceptions près, dont, outre la vallée de la Meuse, celle, riante et charmants quoique par endroits abrupte, de la Semoy. 

 

Les ardennais rencontrés s'étonnaient tous que nous ne suivions pas pour nous déplacer la "trouée verte" de la Meuse, chemin de halage de plus de 8O km transformé en agréable piste cyclable et qui suit fidèlement les méandres et boucles du fleuve. Ils nous prévenaient que le massif comportait du dénivelé, que l'on était pas trop sûr de ne pas se perdre si l'on s'enfonçait dans les bois. De fait, à l'exception de la partie sud à partir des abords de la Semoy, rien n'y est prévu pour le touriste aux aspirations sylvestres, aucun panneau, pas de balisage, chemins souvent dégradés et, je l'ai dit, parfois marécageux. Le contraste est frappant avec la mise en valeur touristique des Ardennes belges.

 

D'ailleurs, la comparaison entre le dynamisme apparent de part et d'autre de la frontière est, aux dire de mes interlocuteurs unanimes, saisissant. Certes, la crise économique n'a pas plus épargné la province de Namur en Wallonie que le coté français, cette terre industrielle, jadis riche en activités métallurgiques, textiles et autres, a vu disparaitre la presque totalité des entreprises. La manne des retombées fiscales de la grande centrale nucléaire de Chooz, près de Givet, est la bienvenue pour la communauté de commune mais n'incite guère à la profusion d'initiatives, de toute façon entravées par l'éloignement des grands centres et liaisons rapides. 

 

Pourtant, quand les habitants des Ardennes au nord de Fumay, et même en deçà, vont au restaurant, ont des achats importants à faire, doivent recourir à de l'imagerie médicale, se faire hospitaliser, c'est vers Dinant, qu'ils se portent, ville  belge d'une taille pourtant similaire à celle de Givet.

 

Les Ardennes françaises donnent l'impression au voyageur trop rapide que j'ai été de répondre au sinistre économique par les détresses individuelles et l'évocation, dans les milieux les plus éduqués, des solides traditions de cette terre de légendes et de pèlerinages. Hélas, la geste des quatre fils Aymon, infatigables et indestructibles chevaliers en butte à l'arbitraire de Charlemagne, risque de ne plus guère opérer pour tirer les filles et fils du pays de leur difficultés: ils ne sont plus que de saisissants reliefs appalachiens dominant la vallée de la Meuse du coté de Boigny/Meuse.

 

Axel Kahn, Nouzonville, le vendredi dix mai.

 

15 MAI :

Dans sa traversée de la France à pied, il passe par l'Argonne Le généticien Axel Kahn : « Je suis guidé par la beauté »

15mai a

 

MARCHONS SOUS LA PLUIE.

 

Huitième étape, de Braux-Saint-Rémy à Revigny-sur-Ornain.

 

Que faire quand il pleut? Marcher, bien sûr, que pourrait-on faire d'autre? L'inconvénient est que s'arrêter alors devient problématique car il pleut toujours et que, de plus, le froid vous gagne vite. L'étape du jour faisait 32 à 33 km, parcourus d'une traite en vertu du principe rappelé çi-dessus; départ à 8h30, à bon port vers 14h10, passablement affamé. C'est que l'épreuve proposée par Marie-Françoise donna des résultats réjouissants mais non susceptibles de régler mon dilemme d'un abris pour me restaurer. Au lieu-dit la Maison du Val, un peu avant 13h, j'avise un homme qui s'affaire à son automobile, à la porte duquel je n'ai par conséquent pas à sonner pour lui poser la question fatidique: "Bonjour Monsieur, je suis un marcheur, vous le voyez, et j'ai grand faim. Or, il pleut beaucoup. Pouvez-vous m'indiquer, s'il vous plait, un endroit abrité où je puisse me restaurer?" La réponse faillit me faire pouffer de rire: "Montez un peu dans le hameau, il y a là bas un abri-bus!" Du coup, suffocant d'uns hilarité rentrée, je ne vis pas l'édicule et arrivais à jeun à Revigny.

 

Une autre épreuve de la marche par mauvais temps réside en le comportement de beaucoup d'automobilistes. Les chemins de traverse sont souvent impraticables et, de toute façon, il me fallait ce matin emprunter des axes assez importants pour franchir une ligne TGV et une autoroute. La surface des voies de circulation est couverte de ce mélange de boue et de résidus de gasoil ou de graisse dont les conducteurs expérimentent les effets sur leur pare-brise, et moi sur mon corps. parmi les automobilistes, différentes catégories de comportements peuvent être distingués. Quelques uns, rares, envoyaient un signe de connivence et d'encouragement en me croisant ou me doublant, voire même s'arrêtaient pour me congratuler. Beaucoup adoptaient une position correcte d'une parfaite neutralité, ralentissant parfois et s'écartant autant qu'il était possible. D'autres, hélas assez nombreux, tendaient au contraire à accélérer et à me serrer au plus juste de sorte que rien de la gerbe crasseuse qu'ils soulevaient ne me soit épargné. Risquant d'arriver à l'étape dans le même état qu'un jockey sur la ligne du Grand Prix d'Amérique par temps de pluie sur l'hippodrome de Vincennes, 

je pris alors le parti de leur présenter les fesses au passage, non pas comme une mauvaise manière en réponse à leur goujaterie mais pas simple protection. Lassé cependant de cette attitude contrainte, j'en adoptais ensuite une autre plus active. Fixant de loin les véhicules qui fonçaient vers moi comme d'un air de défit, j'esquissais un petit pas vers la droite, c'est à dire vers la route. Les automobilistes sont sans doute conscients des désagréments qui s'ensuivraient pour eux s'ils écrasaient le marcheur, ils s'écartent donc, et moi aussi vers la gauche à leur passage, éloignant de ce fait de moi les projections.Il n'empêche, ce fut là ce matin l'occasion de vérifier combien être automobiliste rend plus difficile de se comporter en humaniste....

 

Axel Kahn, le quinze mai 2013

 

22 MAI :

ÉLOGE DES FRONTIÈRES QUI VONT VERS L’AUTRE.

 

Mussy-sur-Seine

 

Mussy-sur-Seine est dans l’Aube, en Champagne, mais à cinq cents mètres de la Côte d’Or, c'est-à-dire de la Bourgogne. Cette position frontière est ancienne et la ville fut pendant des siècles disputée entre les Ducs de Bourgogne et la Champagne rattachée depuis Philippe le Bel au domaine royal de France. Fief de l’évêque de Langres, et de ce fait champenoise, la cité, Mussy-l’Évèque jusqu’à la Révolution, fut par exemple assiégée et prise par le Duc Philippe-le-Bon en personne, en 1433. Un tableau de facture flamande a immortalisé l’événement. Par ailleurs, depuis mon départ de Givet, je me joue des frontières, entre la France et la Belgique tout du long du diverticule nord-ardennais, entre les Ardennes, la Marne, la Meuse et le Haute-Marne, les régions Champagne-Ardennes, Lorraine et, dès mon départ de Mussy, Bourgogne. Cependant, aucune de ces frontières n’est barrière, elles participent à l’inverse aux échanges authentiques, ceux qui se font entre êtres ou entités différents. 

 

Sans diversité, il n’est en effet pas d’échange, on ne dialogue avec soi-même qu’à la condition de postuler comme Rimbaud que « je est un autre ». Cela vaut des personnes comme des civilisations. Qu’eut été la Phénicie sans ses emprunts à l’Égypte et à la Mésopotamie ; Rome sans l’apport des Grecs, des Étrusques, des Carthaginois ; la Renaissance islamo-andalouse sans l’influence des textes grecs ; la Renaissance européenne sans celle qui l’a précédé en pays d’Islam et, en partie par son intermédiaire, l’Antiquité gréco-latine ; l’art moderne sans l’art africain, etc. Il en va de même de la personne, à fois irréductible aux autres et qui ne peut s’édifier qu’à leur contact. Je compare souvent dans mes conférences l’humanité en chacun à la flamme qui jaillit lorsque, dans l’âtre, on rapproche deux bûches incandescentes ; isolées, elles n’auraient que rougeoyées, maintenant, elles flamboient. Les conditions pour que le prodige s’accomplisse sont, à parts égales, la distinction et la communication. La frontière assure la première, sa porosité permet la seconde. En ce sens, il est deux dangers aux semblables conséquences à l’édification et à l’épanouissement des êtres et à leur épanouissement, l’isolement assuré par des frontières étanches et l’uniformité. Je rappellerai dans un prochain billet combien les confins de la Champagne et de la Bourgogne ont par exemple été féconds pour qu’advienne un beau moment de l’enrichissement culturel et spirituel de notre pays, entre Molesme (à neuf kilomètres de Mussy), Claivaux (près de Bar-sur-Aube) et Fontenay (près de Monbard).

 

Axel Kahn, Mussy le vingt-deux mai 2013

 

24 MAI :

MARCHER, RESSENTIR ET PARTAGER

 

Mussy.

 

Quatre jours que je ne marche pas et déjà des fourmis dans les jambes. Certes ce répit m'a permis de m'occuper de mes juments, de rafistoler leurs parcs, de rafraîchir l'équipement et de donner une conférence publique, d'évoquer avec vous l'histoire si riche des confins de la Champagne et de la Bourgogne. Pourtant, il était temps de repartir, de ne pas me laisser amollir comme Hannibal à Capoue après ses premiers succès. Je n'ai encore parcouru qu'environ 380 km, le cinquième du chemin. Demain je repars, avide de ressentir, comme chaque matin, cette impression d'intense jubilation que j'ai rapportée déjà, lorsque, quelque soit le temps, je perçois cette fraîcheur, sens ces odeurs et vois ces espace engendrant une profond sensation de liberté qui m'exalte au point que des larmes de joie m'en viennent aux yeux. Ce plaisir là (aussi..) est solitaire, il peut se dire mais guère se partager. Il en va de même des multiples images composites que mes perceptions chemin faisant font naître en mon esprit, tableaux fragiles prompts à se dissiper sous l'effet de la plus légère sollicitation. Ce que je désire vivre en cheminant, je ne le conçois que dans la solitude.

 

Et pourtant, me demandent certains, journalistes ou amis, vous ne coupez pas vraiment le lien avec la vie d'avant et d'après, vous acceptez les sollicitations des médias et êtes plus actif que jamais sur les réseaux sociaux, cela n'est-il pas contradictoire avec une réelle intention d'introspection dans l'isolement du voyage? En fait, tel a toujours été mon projet, je m'en suis expliqué en détail avant de prendre la route. Selon moi, et cela depuis toujours, la nécessité impérieuse de se connaitre soi-même réside en ce qu'il s'agit là d'une condition indispensable pour apporter, pour partager. Ce que l'on offre de plus utile à autrui procède de la richesse éventuelle de celui qui offre, tout ce qu'il fait pour l’accroître donne de la valeur au partage. Il n'y a rien à donner de la vacuité. La relation pour moi évidente entre la qualité possible d'un don de soi et les efforts consentis pour enrichir ce que l'on donne est en résonance parfaite avec le sens donné par tout chercheur à son activité. Comment la qualifierait-on si les chercheurs étaient enclins à partager mais ne trouvaient jamais rien ou, à l'inverse, faisaient de remarquables découvertes mais les gardaient pour eux?

 

Ainsi, je sais que la solitude m'est indispensable pour m'imprégner aussi efficacement que possible de toutes les perceptions, de la nature, des gens et de mon esprit auxquelles la marche rend incroyablement réceptif, et pour en être de la sorte impressionné, changé, enrichi peut-être. Cependant, il n'a jamais été dans mes intentions de garder cela pour moi, la volonté de partager est elle aussi constitutive de mon projet. Par le livre, bien entendu, de manière littéraire et décalée. Les réseaux sociaux offrent aussi un moyen d'une prodigieuse efficacité potentielle pour partager autrement, pour concilier le besoin de solitude et la possibilité d'être comme accompagné en temps réel par toutes celles et tout ceux qui en éprouvent de l'intérêt et du plaisir. Je ne sais si cette utilisation des réseaux atteindra son objectif, si je serai capable par leur entremise de rénover la notion de partage du marcheur et du penseur solitaire mais tel est bien, en effet, mon objectif.

 

Axel Kahn, le vingt-quatre mai 2013

 

29 MAI :

MARCHER AUSSI POUR TOUS CEUX QUI NE LE PEUVENT.

 

De Vézelay

 

Lorsque j'ai abandonné mes fonctions administratives, j'ai conservé celles de Président de la FIRAH, Fondation internationale de recherche appliquée sur le handicap, et de Président du Comité éthique et cancer. La FIRAH s'est fixée pour objectif de promouvoir une recherche dont le but est, très directement, d'aider à l'inclusion des personnes en situation de handicap au sein de la cité, de l'entreprise, des institutions spécialisées lorsque cela s'avère nécessaire. Le Comité éthique et cancer se penche sur toutes les questions d'ordre éthique qui se posent aux malades et à leurs familles mais aussi aux professionnels de santé et aux associations impliqués dans la lutte contre ces maladies. 

 

C'est dire combien j'ai été touché des témoignages de personnes clouées dans leur fauteuil, leur lit, dont l'horizon se limite aux murs de leur chambre ou, de façon plus générale, dont l'état ou l'activité rendent impossible de songer même à m'imiter, personnes qui m'ont indiquées combien elles appréciaient de pouvoir m'accompagner au moins par la pensée. En fait, je suis comme tous les "valides en bonne santé", un peu honteux de mon insolente alacrité, surtout lorsque je me trouve face à ceux qui sont dans la situation que j'ai dite. Je rêvais de pouvoir être un peu leurs jambes quand elles viennent à leur manquer, leurs yeux lorsque les leurs ne peuvent voir les images mais qu'ils savent les penser par la magie des mots. Cependant, je redoutais ce qui pourrait s'assimiler à une complaisance facile et peu crédible de celui qui pense surtout à "s'éclater" lorsque qu'il tente d'habiller son dessein de motifs solidaires. Aussi n'ai-je jamais fait part de mon souhait secret de marcher aussi pour tous ceux qui ne le peuvent auprès des militants des associations avec lesquelles je collabore de façon très étroite dans mes fonctions "présidentielles".

 

Pourtant, je me sens autorisé à l'indiquer aujourd'hui puisque plusieurs d'entre eux m'ont fait part du réconfort, du plaisir et de l'intérêt qu'ils prenaient au parcours de ce chemin dont je rends compte chaque jour: ils sont réellement avec moi à chaque étape, lors de mes visites comme ce jour à Vézelay, j'aime l'idée que, peut-être, je leur permets de sentir ce que je ressens, d'imaginer ma joie et mes plaisirs et d'en partager parfois une bribe. Le chemin, ai-je dit, n'a à mener nulle part qu'au chemin, le marcheur l'emplit en grande partie de ce qu'il y apporte et amène. Vous en êtes, vous tous qui ne pouvez me suivre, et cela m'enrichit. Merci.

 

Axel Kahn, le vingt-neuf mai 2013.

 

3 JUIN :

 

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DE VERRIERE EN FOREZ, LIEUDIT CONOL A MAROLS 18 JUIN :

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Du point haut de Marol, ai-je assez de réseau? Vallée de la Loire, monts du Lyonnais ou Pilat.

 

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Saint-Jean-de-Soleymieux, crypte du XIIème.

 

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Site du pèlerinage de Compostelle, Marol et son église.

 

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Dans l'église, un "écusson" de clé de voûte.

 

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Le clocher dans l'enfilade d'une ruelle.

 

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Façade et maisons de Marol

 

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Devant la Chapelle Saint Roch, écusson: bourdon de pèlerin, ancre, croix et coquille de Saint Jacques.

 

21 JUIN :

Fête de la musique et apothéose crépusculaire au dessus des sucs de Haute Loire. Bonne nuit.

 

28 JUIN 

 

5 JUILLET :

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7 et 8 JUILLET :

Cinquantième étape, de Livinhac-le-Haut à Figeac. Quand je suis parti du nord-est de notre pays, en mai, le temps était froid, il pleuvait, les cerisiers étaient en fleurs, les jonquilles aussi alors que le muguet en était loin. Mon passage dans le Massif Central pendant une bonne quinzaine de jours, en général à plus de mille mètres d'altitude, a semblé prolonger cette situation, le beau temps revenu en plus.

Depuis ma descente de l'Aubrac dans la vallée du Lot, le contraste est violent. Il fait toujours beau mais maintenant très chaud, les cerises ont été cueillies ou, surtout, mangées par les oiseaux insouciants des propriétaires aussi bien que des marcheurs frustrés, les arbres fruitiers sont lourds de fruits, les mûres au bord des chemins sont formées et commenceront bientôt à rougir et à noircir. C'était un printemps pourri qui sentait encore la fin de l'hiver, c'est maintenant presque l'été dans le sud-ouest de Midi-Pyrénées, l'une des régions les plus chaudes du pays. Tout indique que je me rapproche maintenant hélas dangereusement de la fin de mon périple alors que je le prolongerais bien de plusieurs mois encore, jusqu'à la fin du mois d'octobre, disons, l'automne est souvent une si belle saison.

 

Jusqu'à Conques, les plateaux du Rouergue montaient encore jusqu'à plus de six cents mètres, le Quercy ne dépasse guère trois cent-cinquante mètres, c'est maintenant presque la plaine jusqu'aux Pyrénées, ou plus exactement un paysage de collines et de coteaux écrasés de soleil, avec une succession de pentes courtes mais sèches dans toutes les acceptions du mot. Tel était aussi le cas de ma cinquantième étape de Livinhac dans la vallée du Lot jusqu'à Figeac, au bord du Célé. Afin d'éviter les heures les plus caniculaires, de 14 à 17h, j'avalais les 24 km dans la matinée de sorte à pouvoir déjeuner tranquillement après une douche rafraîchissante dans une agréable auberge au bord de la rivière, puis débuter sans tarder une visite approfondie de cette très belle ville dont le coeur date du XIVème siècle et offre un bel exemple, rare en France, de gothique civil. L'origine de la cité est en réalité très antérieure et est liée à Conques ; elle en fut une dépendance puis une rivale cause d'un forfait fameux dont Agen se trouva l'innocente victime. L'histoire est savoureuse et montre que le trafic d'os auquel donne lieu de nos jours la recherche paléontologique des ancêtres d'Homo sapiens, la terrible rivalité qu'elle engendre entre les équipes et les pays, connait avec la compétition pour la possession des reliques des antécédents aux premiers âges de la chrétienté.

 

Conques aurait été fondée par un ermite au début du IXème siècle auprès de la source du Plô qui coule toujours aux pieds de l'abbatiale, sans doute sur un site occupé depuis au moins l'époque mérovingienne. Un premier sanctuaire y fut bâti pour honorer "notre Sauveur", qui bénéficia très tôt du soutien et des largesses de Charlemagne et, surtout, de son fils Louis le Pieux, roi d'Aquitaine. Vers l'an 840, son successeur Pépin II donna en fief Figeac aux moines bénédictins de Conques. Ce présent n'allait pas tarder à poser de sérieux problèmes aux gardiens du sanctuaire de la vallée du Dourdou. En effet, la cité aux bords du Céré se développa rapidement, de nombreux moines issus de Conques s'y établir, une nouvelle abbatiale y fut construite, on parla de "nouvelle Conques" qui commençait à porter ombrage à l'ancienne. Dans ce temps là déjà, la notoriété et la richesse des abbayes et autres lieux de culte dépendaient de la présence de reliques susceptibles d'attirer des flots de pèlerins et de dons qui assuraient la prospérité des sanctuaires et des communautés qui les gardaient et en garantissaient la promotion. Une relique est un fragment du corps, en général un fragment d'os, d'un saint ou d'un des proches de Jésus de Nazareth, ainsi que des objets liés à leur histoire. Les plus grands lieux de pèlerinage possèdent tous ce qui passe pour être un fragment de la vraie croix et de la couronne d'épines de la Passion , une goutte de lait de Marie, des bouts d'os censés avoir appartenu à de saints personnages, etc. Ces derniers acquièrent une réputation vite très rentable lorsque le bruit se répand que des miracles peuvent leur être attribués. Or, Conques ne se distinguait pas suffisamment des autres sanctuaires pour devenir un but majeur de pèlerinage, elle ne pouvait rivaliser avec Saint-Martin de Tours ou Saint Cernin de Toulouse et était même menacée par le succès grandissant de Figeac. L'abbé de Conques décida par conséquent de se procurer des reliques susceptibles d'attirer le chaland, et ce par tous les moyens. Après plusieurs tentatives menées à l'occasion de la période troublée qu'entraînaient, après ceux des Sarrasins, les raids des Normands par la Gironde, la Garonne et la Dordogne, les Conquois jettèrent leur dévolu sur les restes de Sainte Foy en possession des moines d'Agen. Cette jeune Agennaise de treize ans aurait été suppliciée lors des persécutions de l'empereur romain Dioclétien, au IVème siècle, pour avoir refusé d'abjurer sa foi et d'adorer les idoles du Panthéon romain. Une première tentative de la rôtir sur un grill ayant échoué du fait d'une pluie salvatrice qui éteignit le feu, elle fut décapitée. Sa tête récupérée par la communauté chrétienne devint un objet majeur de dévotion.

 

Un bénédictin de Conques émigra à Agen où il devint un agent infiltré gagnant les faveurs du clergé agenais au point qu'il fut intégré au groupe très fermé des gardiens des reliques de Sainte Foy. Au bout de dix ans, en 866, ayant apaisé toutes les méfiances, il subtilisa les reliques et, par une "translation furtive" (c'est ainsi que les Conquois désignèrent le vol), les amena à Conques. Dans toute la région, puis dans tout le Royaume et au delà, le bruit se répandit vite que les saintes reliques avaient entrainé des miracles, redonné la vue à "Guibert l'illuminé", un homme dont un rival avait arraché les yeux aussitôt mangés par un corbeau, libéré de leurs chaines des prisonniers innocents. Le succès s'ensuivit et le pèlerinage de sainte Foy à Conques pris très vite de l'ampleur, les dons affluèrent. La position de la petite cité sur la chemin de Saint Jacques de Compostelle lui permit ensuite de ne pas pâtir du succès phénoménal de ce dernier pèlerinage contrairement à d'autres sites. La philosophie de l'histoire est que, au Moyen-âge et en matière de dévotions religieuses, le crime pouvait payer, qu'un vol éhonté d'une communauté chrétienne par une autre pouvait assurer la prospérité de cette dernière. Mais c'était au Moyen-âge, tout a bien changé depuis, ou pas ?

 

Cette histoire est quand même morale. Si Figeac est désormais incapable de rivaliser avec Conques dans le coeur de pèlerins, elle a acquis un titre de gloire que même les incrédules ne pourront lui contester. Elle est la patrie de Jean-François Champollion dont les efforts remarquables, un travail acharné plus de trente ans durant, permirent d'élucider les codes de l'écriture égyptienne à l'aide des hiéroglyphes. Un musée didactique et passionnant lui est consacré, la pierre de Rosette est reproduite sur l'une des plus belles places de la ville, la place de l'écriture.

 

Il est de ce fait impératif d'aller à la fois à Conques, pour la beauté que la légende et la foi ont contribué à transcender ; et à Figeac, pour le témoignage remarquable qu'elle constitue de la permanence du génie humain dont l'écriture est le démultiplicateur sans pareil.

 

Axel Kahn, les sept et huit juillet 2013

 

16 JUILLET :

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24 JUILLET :

Soixante-quatrième étape, d'Arzacq-Arraziguet à Arthez de Béarn. J'ai pu, depuis mon entrée dans le Béarn, avoir une nouvelle illustration de ce que j'ai déjà signalé dans ces billets : depuis le désastre à l'état pur de l'implosion du tissu économique et humain de Decazeville, j'observe différentes manifestations d'un réel dynamisme économique qui touche, parfois de manière articulée, les différents secteurs d'activité qui créent des richesses primaires, l'industrie, l'agriculture, l'agroalimentaire, le tourisme.

J'ai signalé le cas de Figeac, noté l'optimisation dans le Quercy des productions d'une terre ingrate, chanté la profusion des productions fruitières et maraîchères en complément d'une riche polyculture et, déjà, du développement d'un actif marché "du gras" (foies gras et confits) dans le Tarn-et-Garonne, etc. Dans certains de ces territoires, la terre est riche (Tarn-et-Garonne, vallée du Lot), dans d'autres elle est aride, dans les deux cas les agents économiques font preuve d'un incontestable ressort qui rejaillit, directement et indirectement, sur les autres secteurs d'activité : les services puisque des richesses sont créées et du pouvoir d'achat engendré, parfois aussi l'industrie sans relation avec l'agroalimentaire lorsqu'elle trouve intérêt à bénéficier en terme de notoriété d'une image valorisante. Tel est le cas de Cahors où une assez grosse société, La Manufacture Appareillage Électrique de Cahors, a tenu à conserver sa référence à la ville tout en diversifiant et internationalisant ses activités. Bien entendu, une telle situation favorable est plus aisée à conserver et à développer dans les régions qui n'ont jamais été massivement industrialisées que dans celles qui ont fait au XIXème siècle le pari du développement industriel quasi-exclusif.

 

Pourtant, on ne peut s'arrêter seulement à cette observation de bon sens. Je suis ce soir dans le jardin de la famille qui propose la chambre d'hôtes où je vais passer la nuit, sur la ligne de crête de la colline où se trouve Arthez-de-Béarn. À mes pieds se trouve le bassin de Lacq dont le gisement de méthane est maintenant épuisé, comme la mine de houille à ciel ouvert de Decazeville ou les mines de fer de lorraine l'ont été en leur temps. Cependant alors que l'épuisement de la ressource naturelle, au moins son appauvrissement en deçà d'un seuil de rentabilité de l'exploitation, a abouti là à l'un de ces désastres industriels que j'ai notés, on assiste ici, à Lacq, à un réel mouvement de reconversion et d'implantation d'usines nouvelles qui emploient et emploieront des milliers de personnes. Bien sûr, hélas pas autant qu'au temps de la pleine exploitation du gisement mais le mouvement existe, amenant par exemple à l'implantation d'un groupe japonais, Toray, spécialiste de la physicochimie et ingénierie des fibres de carbone. Parmi les paramètres de cette différence de sort il faut relever le type d'activité, ingénierie chimique contre travail de mineur, et le niveau professionnel requis en moyenne. La reconversion à Lacq bénéficie à l'évidence de la possibilité d'utiliser les compétences de nombreux techniciens chimistes dans d'autres secteurs que celui de la chimie du méthane local. Cependant, je suis loin d'être convaincu que dans les autres situations de changement de donne par épuisement d'une ressource naturelle, le souci du bien commun des décideurs de l'époque les ait amenés à étudier très en amont de l'événement prévisible toutes les solutions au drame humain qui s'annonçait sans cela.

 

L'influence dans les villes, Figeac mais aussi Pau en Béarn, de l'atmosphère d'innovation autour de l'aéronautique dont Toulouse est le centre bénéficie du nombre important d'Écoles, grandes et plus modestes, Grands établissements et Universités en Aquitaine et Guyenne, facteur d'un pourcentage élevé de diplômés.

 

Sur un autre plan, l'importance des ressources agricoles a abouti dans le Sud-Ouest, pas seulement mais ici à un niveau remarquable, à des opérations de diversification des activités de grandes coopératives qui sont devenues des puissances économiques majeures. Je sais la forte opposition de mouvements agricoles à cette évolution capitalistique du mouvement coopératif et leur hostilité au pouvoir hégémonique acquis par certains de ces groupes. Pourtant, je dois reconnaître que l'utilisation des profits tirés des activités les plus traditionnelles pour investir, par exemple, dans l'agroalimentaire à base régionale participe à l'impression de grand dynamisme de la région. Maïsadour est l'exemple typique de ce type de stratégie et d'évolution. Au départ mouvement coopératif des maïséculteurs, il est devenu aussi un acteur majeur des foies gras et confits, du jambon de Bayonne (jadis expédié par Bayonne mais préparé au Béarn comme au Pays basque), du caviar d'Aquitaine, du saumon, etc

 

Enfin, autre bénédiction de ces régions, elles bénéficient des possibilités du tourisme de masse sur la côte atlantique et dans les Pyrénées et leur piémont, de la manne non-négligeable du pèlerinage de Compostelle, toutes sources là encore de ressources conséquentes, peut-être dix pour cent de l'ensemble des activités économiques. Le pouvoir d'achat ainsi engendré est facteur de maintien des commerces et de développement des services, ce qui constitue un facteur d'appel à cette nouvelle ruralité, facteur de renouveau et de consolidation de petites villes et de cantons ruraux que j'ai évoqués à plusieurs reprises.

 

En bref, sans que mon constat désolé de la situation socio-économique de tant de territoires français soit à réviser, j'ai la satisfaction de terminer mon périple dans des régions qui témoignent d'un incontestable ressort économique et humain. Il n'offre hélas pas de solution miracles pour les sites les plus sinistrés qui ne jouissent pas des mêmes atouts mais il existe, il participe à la réalité de la France et donne certaines pistes en ce que parmi ses facteurs on trouve des mots clés de valeur sans doute générale : diversification, niveau de formation, fierté et patriotisme local, optimisme.

 

Axel Kahn, le vingt-quatre juillet 2013.

 

25 JUILLET:

L'ITV de LAURENCE DESJOYAUX dans le Pélerin sorti en kiosque ce jour

 

1/7. Peu de lieux de culte on résisté aux guerres de religion au Béarn. Chapelle de Caubin. 

2/7 ...et chapelle de l'abbaye de Sauvelade.

3/7. Les remparts formidable de Navarrenx, de près d'un siècle antérieurs à Vauban.

4/7. Imprenables, ils ont résisté aux troupes de Charles IX.

5/7. Des remparts, la porte d'Espagne.

6/7. Sur les remparts, le puit du pont-levis.

7/7. "La fontaine militaire", décoration, début XVIème.

Cadeau d'un béret béarnais. Il fallait l'essayer.... 

 

26 JUILLET :

Extrait du 19/20 de France 3 Pau Sud-Aquitaine du 25/07/2013 - Axel Kahn

 


 

Reportage FR3 Aquitaine - Journal d'hier au soir et l'arrivée d'Axel à Navarrenx

 

Article du 25 Juillet dans Sud-Ouest Béarn

Axel Khan, le randonneur au long cours, apprécie "le dynamisme du Béarn"

Axel Khan  accomplit un tour de France à pied. Le biogénéticien et  essayiste français fait étape à Navarrenx, avant Saint-Palais, vendredi. Après plus de 1900 kilomètres sur les...

1/5. Tiens, les maisons sont blanches, les volets bruns-rouges. On doit être au Pays basque.

2/5. Autre indice, le palais de justice d Saint-Palais.

3/5. Confirmé, le fronton est bien là.

4/5. La chapelle d'Olhaibi est incontestablement basque.

5/5. La Blonde d'Aquitaine dans les collines de la Soule, les montagnes de Basse Navarre au loin.

PIÉMONT, DU BÉARN AU PAYS BASQUE 65 et 66 ème étapes, d'Arthez-deBéarn à Navarrenx puis à Saint-Palais


27 JUILLET :

Billet de la 64ème étape publié par le Huffpost sous le titre de la reconstruction du tissu économique de la France

ICI   ou   ICI

À 14h43, le 27 juillet, jour et heure dits, la porte Saint Jacques, Saint-Jean-Pied-de-Port.

1/6. "La stèle de Gibraltar" marque la convergence de 3 "camino": du Puy, de Vézelay, de Tours.

2/6. Le petit village d'Ostabat encore désert le matin.

3/6. La croix de Galzetaburu.

4.6. Les Pyrénées, les voilà.

5/6. Le Pottöck et la poule.

6/6. L'ultra commune chicorée sauvage encore fermée avant apparition du soleil.

AUX PIEDS DES PYRÉNÉES 27.7 Soixante-septième étape, de St-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port.

 

 

28 JUILLET :

1/6. Pour Ronceveau, après l'église de St-Jean-P-de-P, passer par cette porte et engagez- vous sur...

      2/6..le pont "romain" sur la Nive, sortez par la porte d'Espagne...et montez de 1200 m en dénivelé.

3/6. En chemin, les Pyrénées vers le pic du midi d'Ossau (est).

4/6.....et aussi la rencontre du chardon des Pyrénées,.. 

5/6.....de troupeaux de chevaux dans les alpages.

6/6. Du col frontière (de Beltarte), le Pays basque sous nos pieds.

 

L’ADIEU AUX PÈLERINS 28.7 Vingt-huitième étape, Saint-Jean-Pied de Port au col de Beltarte et retour. 

 

 

29 JUILLET :

1/12. En partant, église d'Uhart-Cize.

2/12. En montant, les crêtes d'Iparla. J'y serai demain, étape "sérieuse".

3/12. Bon, il va falloir passer cette crête...

4/12....puis grimper la dessus, c'est à dire le Monhoa.

5/12....mais quelle récompense. Vers le sud et l'Espagne.

6/12. Vers l'ouest, l'Oxylarandoy. 

7/12. Vers le nord-ouest, regardez bien dans la direction du cheval, l'Atlantique...

8/10. Somme au sommet, surveillé.

9/10. La mère attentionnée veille : dormez, les poulains jolis!

10/12. Les sentes à flanc de pente, sans personne; j'adore...

11/12. La bergerie basque.

12/12. À Saint-Etienne de Baïgorry, un autre pont "romain" sur la Nive et le château Etchaux.

 

 

29 JUILLET :

MONTAGNE BASQUE 29.7 Soixante-neuvième étape, de Saint-Jean-Pied-de-Port à St-Etienne de Baïgorry.

 

 

30 JUILLET :

1/12. Les crête d'Iparla ce matin. Allons-y.

2/12. Elle n'est pas passée. En montant, du col frontière d'Harrietko, vers l'Espagne.

3/12. Depuis le pic de Toutoulia, je m'approche des crêtes.

4/12. Les voilà, dans leur sauvage spendeur.

5/12. Les mêmes, vers le sud.

6/12. Du pic d'Iparla, dans la brume de chaleur, les hauts sommets pyrénéens.

7/12. Au nord, la Rhune. Je m'arrêterai à ses pieds jeudi.

8/12. Les chèvres défendent leur territoire, le mâle, assis à gauche veille.

9/12. Comme la jument hier, maman chèvre veille sur son chevreau allongé à sa gauche.

10/12. Ces moutons sont en Espagne, au dessus de la côte basque.

11/12. L'église romane de Bidarray.

 

 

30 JUILLET :

CHEMIN DE CRÊTE 30.07 Soixante-dixième étape, de St-Etienne de Baïgorry à Bidaray

 

 

31 JUILLET :

1/3. Les stèles basques discoïdales à la chapelle de l'Aubépine au dessus d'Aïnoha.

2/3. La Rhune, Aïnhoa et la côte.

3/3. Les pottöks au sanctuaire.

71ème étape, de Bidarray à Aïnhoa. 72ème et dernière étape d'Aïnhoa à Ascain 

1/3. Les stèles basques discoïdales à la chapelle de l'Aubépine au dessus d'Aïnoha.

2/3. La Rhune, Aïnhoa et la côte.

3/3. Les pottöks au sanctuaire.

Soixante-et-onzième étape, de Bidarray à Aïnhoa. Soixante-douzième et dernière étape d'Aïnhoa à Ascain Et voila, cette phase importante, peut-être essentielle de ma vie, durant laquelle j'ai réalisé un vieux rêve, me jeter corps et âme au milieu des paysages français et de ceux qui y vivent, tâcher d'être sensible à tout, partager mes observations et analyses, témoigner de mes émotions et de mes joies, se termine dans une région fière et belle, le Pays basque qui a revêtu ses plus beaux atours de soleil comme pour l'occasion

Demain, l'étape aura bien sûr un caractère spécial dès lors que mon périple a manifestement intéressé les médias qui seront très présents (ils l'étaient à dire vrai déjà aujourd'hui) et que le Maire d'Ascain a pris la responsabilité de m'accueillir avec quelque solennité à 17 heures dans sa commune. Je serai exact au rendez-vous, bien sûr, considérant symboliquement cette heure comme celle qui marquera le terme de mon périple.

 

Je ne serai pas au rendez-vous quotidien de mon billet, demain, les "cérémonies" amicales prévues m'en distrayant. C'est pourquoi, je désire consacrer ce dernier billet de randonnée à des remerciements. J'avais rêvé mon aventure comme une combinaison de solitude, d'échanges et de partage. La solitude de la marche a été intégralement respectée mais l'échange et le partage requièrent la participation des autres, la manifestation au moins de leur intérêt. Tel a été le cas depuis mon départ de Givet, les témoignages en ont été nombreux, aussi bien à l'occasion de mes rencontres chemin faisant que par l'intermédiaire des réseaux sociaux. Tous les jours, au moins quinze mille personnes se sont connectées sur mon blog et, on peut le supposer, ont lu en totalité ou en partie les textes d'essences très diverses que m'avaient inspirées les étapes accomplies. Les commentaires ont été nombreux et ont emprunté tous les canaux. J'ai pu de ce fait éprouver que la seconde partie de mon projet n'était pas un échec non plus, justifiant de la sorte la première. En effet, et ce point a été l'objet de discussions parfois vives sur Facebook, j'ai dit mon peu de goût pour les desseins de "développement personnel", très dans l'air du temps de nos sociétés narcissiques, lorsque cela n'était pas d'abord le moyen d'être plus prodigue dans ce que l'on peut apporter à l'autre et dont il peut tirer profit. Ce chemin n'aurait été que l'occasion de bouffées de bonheur sans réelle satisfaction si vous ne m'aviez envoyé des signaux m'indiquant que vous y preniez vous-même plaisir, voire plus.

 

À ce titre, les messages de personnes handicapées m'enjoignant de marcher aussi pour elles m'ont bouleversé. En bref, amies et amis, vous avez été très présents dans cette "aventure" à laquelle vous avez conféré une partie de sa signification, de tout coeur, je vous en remercie, à bientôt, à très bientôt.

 

Axel Kahn, le trente-et-un juillet 2013

 

1 AOUT :

1/3. Arrivée sur Sarde par la voie romaine.

2/3. Les tribunes en bois de l'église de Sare, XVIIème siècle.

3/3. Je descends de la Rhune sur Ascain et St-Jean-de-Luz. Pas de doute, je suis arrivé. FIN. Amitiés

 

ARRIVEE


L'ITV de La Croix parue ce jour 1.8.2013 pour l'arrivée d'Axel KAHN

 

 

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